Il y a des matins où le silence est plus dense que l’eau du lac Pavin. On arrive tôt, la brume est encore suspendue, ravalant les couleurs dans un simple nuancier de gris et de vert sombre. C’est souvent là, au détour d’un sentier, qu’on se souvient pourquoi certains lieux nous invitent à prendre le temps. Contempler le lac Pavin depuis un bon point de vue, c’est bien plus que s’offrir un joli panorama : c’est accepter de ralentir, de respirer plus profond, de laisser les yeux – et les pieds – s’aventurer plus loin que le rivage. Dans cet article, je vous propose quelques clés pour choisir – et savourer – les meilleurs points de vue autour du lac Pavin. Dès l’aube, ou sous un ciel d’orage, chacun a une humeur particulière… et quelques astuces pour en profiter pleinement.
Sommaire
TogglePourquoi chercher un point de vue sur le lac Pavin ? Une autre façon de lire le paysage
Des lacs de cratère, il n’y en a pas tant. Mais le Pavin a quelque chose d’un peu magicien. Lovés dans un cirque forestier, ses flancs vertigineux plongent dans l’eau profonde comme pour mieux cacher ce qui dort depuis 6900 ans sous sa surface opaque. Approcher ce lac par les sentiers, c’est l’aborder de biais – et, parfois, s’offrir le plaisir d’un regard neuf, loin du simple “touriste au bord du chemin”.
On vient chercher un point de vue sur le lac Pavin parce que :
- La vue sur le cratère rond, plutôt qu’en coupe ou en détail, fait ressentir la force du volcanisme.
- La lumière – et la météo capricieuse d’Auvergne – changent tout : un même endroit révèle mille visages selon l’heure, la saison, ou même l’épaisseur du brouillard.
- Un bon belvédère, c’est aussi parfois l’occasion d’être seul, ou presque, face à ce miroir mystérieux.
- Certains endroits invitent à la pause : un bout de sandwich, un carnet, ou juste le temps de regarder l’ombre courir dans les hêtres.
Rien n’empêche de faire “le tour du lac Pavin” classique (très agréable), mais rien n’interdit non plus de sortir un peu des sentiers battus et de grimper, même sans ambition d’exploit, vers les crêtes voisines.
Quels sont les meilleurs points de vue sur le lac Pavin ?
Difficile de départager un lever de soleil d’une fin d’après-midi tourbillonnante. Néanmoins, certains spots se distinguent par leur accessibilité, leur panorama, ou cette atmosphère de “recoin secret”, à croire que la montagne s’est inclinée rien que pour le plaisir des yeux.
1. Le Point Sublime : la carte postale grandeur nature
Depuis le parking du lac, en suivant à gauche le sentier qui fait le tour, une petite montée régulière amène, en une quinzaine de minutes, au fameux Point Sublime. Son nom est un peu grandiloquent, reconnaissons-le. Mais une fois sur la plate-forme, face à la surface miroitante enchâssée dans l’anneau forestier, on oublie vite le vocabulaire.
C’est ici que je viens régulièrement m’installer avec un thermos de café, quand le soleil se lève tout doucement sur les monts Dore. Les odeurs de résine, le souffle du vent (il y a souvent une brise), et la lumière qui s’incline sur les flancs boisés forment pour moi la meilleure introduction au site. Attention, en plein été, il peut y avoir du monde vers 11 h. Il vaut mieux miser sur le petit matin, ou la fin d’après-midi, quand les groupes se dissipent.
2. Puy Montchal : pour voir le lac autrement (et en entier)
Le sentier du Puy Montchal commence à moins d’un kilomètre au sud du lac Pavin, sur une piste large et facile. On grimpe en douceur, d’abord en forêt puis entre les rares clairières. Il faut compter 1 h environ (2,5 km aller-retour), sans difficulté technique, pour atteindre le sommet de ce petit volcan éteint. De là-haut, on découvre enfin ce que les cartes IGN laissaient présager : une vue plongeante sur le lac Pavin, parfaitement rond, tapi dans son écrin de hêtres et d’épicéas. Suivant la lueur, le plan d’eau se confond presque avec le bleu du ciel – résidence idéale pour quelques milans noirs, dont le vol lancé racle parfois la crête.
Là-haut, on entend le vent plus qu’ailleurs. Les jours de grand beau, c’est le rendez-vous parfait des amateurs de panoramas mais aussi des géologues en herbe : reliefs, chaînes, tout le “texte volcanique” de la région se déroule sous les yeux.
3. Tour du lac Pavin : une balade facile pour multiplier les regards
Faire le tour du lac (boucle d’un peu plus de 4 km, sans difficulté, 1h à 1h30 maxi si l’on flâne) reste un plaisir simple et accessible. Les promeneurs alternent ombre et lumière, traversant des bois de hêtres couverts de mousse, longeant des falaises basaltiques où s’accroche parfois la brume.
À chaque anse, un recoin se dévoile. Quelques bancs de fortune (ou racines accueillantes) invitent à la pause. Même les odeurs varient : ici, feuillage mouillé après la pluie ; là, relents de sous-bois, et parfois cette acidité particulière des feuilles mortes en octobre.
En prenant le temps, on croise plusieurs petits belvédères naturels qui valent, à eux seuls, une halte. Le bruit de fond, c’est le craquement d’une branche, le plouf d’un martinet, ou ce silence liquide des matins sans vent.
4. La Chaise du Diable : un nom, une ambiance
Ne vous laissez pas intimider : la “Chaise du Diable” est un surnom local pour une étrange formation rocheuse, mi-fauteuil, mi-podium, qui surplombe le lac côté est. On la croise à mi-parcours si l’on fait le tour par la rive droite. La légende veut que le diable s’y soit reposé avant de jeter un sort à la montagne – traditions orales obligent…
D’un point de vue concret, c’est le spot préféré de ceux qui cherchent une vue latérale sur le Pavin, avec le flot des hêtres qui dégringole du cratère jusqu’au miroir vert sombre. On s’y sent un peu à l’écart, à 10 minutes de marche seulement du parking.
5. Puy de Montcineyre : pour les curieux au long souffle
Ceux qui veulent allier effort (relatif) et volupté panoramique mettent le cap sur le puy de Montcineyre. C’est un peu plus exigeant : 7 km aller-retour depuis le hameau de Courbanges (ou 2,5 km depuis le col de la Geneste), mais rien d’insurmontable si l’on a des chaussures correctes. Du sommet, le regard porte d’ouest en est, du versant de Besse jusqu’au flanc du Sancy. Le lac Pavin paraît plus petit, mais s’intègre dans un vaste camaïeu de volcans, de tourbières et de forêts. Montez là-haut après une averse : l’odeur du sol volcanique se mêle à celle de la bruyère, et les couleurs saturent sous le ciel lavé.
Ce qu’il faut savoir pour choisir son point de vue sur le lac Pavin
Le diable n’est pas dans la chaise, mais dans le détail. Voici quelques critères à garder en tête selon les envies et les journées.
| Point de vue | Temps d’accès (A/R) | Difficulté | Particularité |
|---|---|---|---|
| Point Sublime | 20 min | Très facile | Idéal lever/fin de matinée, accessible à tous |
| Puy Montchal | 1 h | Facile | Panorama à 360°, ambiance volcanique |
| Tour du lac | 1 h 20 min | Très facile | Multiples ambiances, accessible poussettes hors neige |
| Chaise du Diable | 25 min | Facile | Spot intimiste, légende et calme assuré |
| Puy de Montcineyre | 2 h 30 min | Moyenne | Vue étendue sur Pavin et la chaîne des Puys |
Au fil des saisons, les conditions changent :
- De novembre à mars, les sentiers peuvent être humides ou glissants (prévoir de bonnes semelles).
- L’été, privilégiez les premières heures pour éviter la lumière trop dure et la foule sur les points populaires.
- Un simple coupe-vent et une gourde suffisent pour la plupart des balades. Mais attention : il n’y a pas de ravitaillement au sommet du Montchal ou du Montcineyre.
Petits souvenirs et conseils pratiques : savourer le lac Pavin côté panoramas
Derrière chaque point de vue, se cachent souvent de petits rituels. Pour moi, rien de tel qu’un café brûlant face au Point Sublime un matin de septembre. Ou une pause gourmande sur le Puy Montchal, un carré de chocolat noir partagé en duo, les pieds bien plantés dans l’herbe drue.
Quelques conseils glanés sur le terrain :
- Oubliez la précipitation. Ici, la lumière change vite : rester un quart d’heure de plus, c’est parfois découvrir un autre tableau.
- S’il fait humide, la mousse rend les pierres glissantes (particulièrement côté Chaise du Diable). Mieux vaut marcher doucement et profiter du parfum du sous-bois.
- Les appareils photo n’aiment pas l’humidité matinale. Une housse – ou simplement une poche sèche – suffit à les protéger.
- Hors-saison, le calme est total. Mais qui dit moins de monde, dit aussi balisage parfois effacé. La carte IGN (ou l’appli GPS si le réseau le veut bien) est un allié discret, surtout pour les sentiers moins entretenus autour du Montcineyre.
- Chapeau de soleil l’été, bonnet à la mi-saison : la météo d’altitude ne se laisse pas dompter du premier coup.
Enfin, un vrai plaisir en Auvergne : il suffit de s’arrêter, de respirer. Ici, l’odeur du résineux et le froissement du vent dans les feuilles valent souvent tous les discours touristiques.

Oser s’écarter, oser revenir : le lac Pavin ne se laisse jamais tout à fait apprivoiser
Il y a des lieux qui, même après mille passages, gardent une part d’ombre et de surprise. Pour moi, le lac Pavin est de ceux-là. Certains matins brumeux semblent refermer la forêt derrière votre passage, d’autres matins éclatants vous offriront une lumière rasante, un reflet d’azur presque irréel sur le cratère.
Mais ce que je retiens, au-delà des paysages, ce sont ces moments où, assis sur une souche ou perché sur un rocher, on cesse de vouloir “faire la photo parfaite” pour simplement écouter, regarder, humer l’instant. Prendre le chemin d’en haut, c’est parfois retrouver le goût du silence, du temps qui ne compte plus, loin du rythme imposé.
Alors, prêt à partir à la chasse aux regards sur le lac Pavin ? Laissez la montre au fond du sac. Et si vous trouvez un nouveau spot, plus secret encore, partagez-le-moi ou gardez-le bien au chaud pour la prochaine balade… On aura peut-être l’occasion d’en discuter ensemble, un jour, à l’ombre d’un hêtre, carnet en main.
Questions fréquentes sur les points de vue du lac Pavin
Comment accéder au Point Sublime quand on vient pour la première fois ?
Le Point Sublime est signalé dès le début du chemin qui longe le lac (côté gauche depuis le parking principal). Comptez quinze minutes de marche facile, sur sentier bien entretenu. Idéal le matin ou au coucher du soleil pour les ambiances calmes.
Le tour du lac Pavin convient-il à des familles avec enfants ou poussette ?
La boucle principale (environ 4,2 km, 1 h 20 min tranquille) est très accessible. Attention cependant, par temps humide ou sous la neige, certaines portions sont glissantes et peuvent compliquer le passage des poussettes classiques.
La montée au Puy Montchal est-elle adaptée aux marcheurs débutants ?
Oui, absolument. Le sentier est régulier et sans difficulté technique particulière. Prévoyez de bonnes chaussures, une petite réserve d’eau, et prenez le temps de savourer la vue en arrivant.
La Chaise du Diable est-elle dangereuse ou difficile d’accès ?
Rien d’insurmontable : il s’agit d’un promontoire rocheux accessible par le sentier du tour du lac. Une cinquantaine de marches ou quelques rochers à franchir. Avec des chaussures adaptées, même des enfants curieux y accèdent sans difficulté.
Existe-t-il d’autres points de vue ou belvédères moins connus sur le lac Pavin ?
Oui, pour qui ose s’aventurer sur les crêtes alentours (Pavin, Montcineyre, petites bosses anonymes), il existe une foule de petits spots à envisager. Les montées hors sentier ou balisées sont réservées aux habitués avec carte/GPS, mais rien n’empêche de s’offrir une pause panoramique, parfois à quelques dizaines de mètres du chemin principal.