On croit souvent connaître la Chaîne des Puys, du moins ce que les cartes postales en disent. Et puis un jour, un matin de fin d’été, on se gare sur le petit parking de la voie romaine au sud de Saint-Genès-Champanelle. On se glisse dans les brumes du sentier, juste là, entre la fougère sèche et la cendre grise. Le Puy de la Vache s’annonce sans bruit. C’est un volcan qu’on n’attend pas : modeste, pas très haut, mais farouchement différent. Ce lieu, c’est à la fois une leçon de géologie à ciel ouvert, un incroyable balcon sur l’Auvergne, et le point de départ de balades qui changent le regard. Pourquoi y aller ? Pour voir ce que d’habitude, on ne remarque pas : l’histoire d’un cratère presque secret, la couleur d’un sable rare, la douceur d’une forêt qui repousse sur la lave. Un endroit parfait pour passer (enfin) de la carte aux sensations.
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TogglePourquoi choisir le Puy de la Vache pour une randonnée dans la Chaîne des Puys ?
Là-haut, le silence est particulier : pas un silence qui écrase, non, mais celui qui invite à observer. Entre le Puy de la Vache et son jumeau le Puy de Lassolas, la lumière du matin a cette façon de glisser sur les pentes rouges, presque martiennes. Mais le spectacle n’est pas qu’au sommet. Ici, il s’agit moins de cocher un site emblématique que d’entrer dans une vraie histoire volcanique : celle de l’une des plus belles “gueules béantes” de l’Auvergne, formée il y a moins de 8 000 ans. On s’y promène pour la diversité des paysages (cratères, coulées de lave, forêts, chaos basaltique), le côté “hors-sentiers battus”, et cette sensation, rare, d’être tout petit dans un jardin d’expérimentation de la nature.
Un volcan “égueulé” au caractère unique
Le Puy de la Vache appartient à cette catégorie rare des volcans monogéniques — nés d’une seule éruption ! Sa forme “en fer à cheval” n’a rien d’une fantaisie : un côté du cratère s’est effondré sous la pression d’une immense coulée de basalte, il y a des millénaires. Résultat : la forêt s’arrête net pour laisser place à un paysage lunaire, hérissé d’éboulis et d’orgues volcaniques. Marcher là, c’est traverser un livre d’Histoire, sans tourner la page. On croise encore, parfois, quelques bouts de scories noircies, des éclats de bombes volcaniques, ou sous la mousse, la rumeur sourde des coulées.
Randonnées et parcours : pour les curieux de tous horizons
Contrairement au Puy de Dôme qui attire la foule dès les beaux jours, ici, tout invite à la déambulation. Les circuits balisés s’entrelacent : sentiers courts et faciles pour les familles, traversées plus ambitieuses pour ceux qui veulent boucler avec le Puy de Lassolas ou descendre vers le lac d’Aydat par la coulée fameuse.
- Le tour du cratère : moins de 1h30, accessible même à ceux qui n’ont pas la “jambe haute”.
- Boucle Lassolas-La Vache : 2h30 environ, superbe lumière matinale, quelques raidillons courts qui méritent le détour.
- Descente vers le chaos de la « cheire » : ambiance minérale, arbres tortueux, panoramas changeants.
Le balisage (jaune ou bleu) est net, les points de vue fréquents, mais on se laisse vite absorber : une vue s’ouvre sur les puys, un lézard traverse le chemin, la mousse s’écrase sous la semelle comme un tapis de velours mouillé. Que demander de plus ?
| Itinéraire | Distance | Dénivelé | Durée | Niveau | Prix moyen (parking, collations) |
|---|---|---|---|---|---|
| Tour du Puy de la Vache | 3.5 km | +140 m | 1h30 | Facile | Gratuit / 5€ |
| Boucle La Vache–Lassolas | 6.2 km | +230 m | 2h30 | Moyen | Gratuit / 8€-10€ |
| Aller-retour vers le chaos de la cheire | 5 km | +170 m | 2h | Facile | Gratuit / 6€ |
Un site volcanique accessible toute l’année : le plaisir sans saisonnalité
Ce qu’il y a de savourable ici, c’est la liberté. Le site du Puy de la Vache est en accès libre, et ses caractéristiques font qu’il se prête à toutes les périodes. En printemps, la flore reprend ses droits, la bruyère éclot sur le gravier noir, les crapauds hibernants refont surface. En été, les pinèdes saturent d’odeurs de résine, les insectes bourdonnent, la lumière est souvent spectaculaire tôt le matin ou juste avant les orages. L’automne, c’est la saison reine pour les photographes : brumes, feuilles rousses, cèpes et couleurs lavées. Et l’hiver? Parfois, le sommet poudré d’une fine neige offre l’un des contrastes les plus surprenants de la région. Seul impératif : des chaussures réellement crantées, car la cendre humide glisse, même pour les plus chevronnés.
Bien préparer sa venue : conseils d’un “habitué du volcan”
Il y a mille manières de visiter le site, mais quelques astuces font la différence :
- Arriver tôt, spécialement les week-ends agréables : la quiétude du matin ne se rattrape jamais.
- Privilégier les petites boucles en semaine hors vacances : la lumière est plus douce, moins de traces de pas.
- Pousser jusqu’au sommet juste avant l’orage ou après la pluie : les couleurs saturent et les odeurs sont décuplées.
- Portez vraiment de l’eau : pas de source sur le parcours, et la montée du cratère est courte mais expose au vent.
- Emporter un petit goûter : le Puy de la Vache mérite un casse-croûte avec vue, même sur une simple pierre volcanique.
Les circuits sont globalement balisés et familiaux. Mais la prudence reste de mise : la pente du cratère côté sud est plus raide qu’il n’y paraît, et selon la saison, certaines branches engourdissent d’humidité. L’été, méfiance sur la chaleur du sol noir : les bottines légères surchauffent plus vite qu’on ne le croit.
Découverte géologique et forêts renaissantes : passer de la pierre au vivant
On peut venir pour la balade, on repart souvent subjugué par l’extraordinaire diversité du secteur. Sur quelques hectomètres, on zappe entre chaos minéral et végétation pionnière. La cheire (rivière de blocs volcaniques issus de la coulée) déploie ses remparts biscornus, quand, à cinquante mètres, la bruyère résiste, les pins noirs tentent leur chance. On y croise parfois, au cœur de l’hiver, des traces de renard ou la silhouette furtive d’une hermine. Loin des décors policés du tourisme, le Puy de la Vache révèle ce que l’Auvergne a de plus fort : une terre où tout renaît, patiemment, sur la brûlure ancienne.
L’impact sur le territoire : du volcan aux lacs voisins
Difficile de comprendre la richesse de l’Auvergne sans évoquer le lien entre volcans et plans d’eau. La coulée de la Vache, par son ampleur, a barré la rivière Veyre, donnant naissance à deux lacs légendaires : le lac d’Aydat et le lac de la Cassière. Baladez-vous autour du lac d’Aydat pour voir comment, des cendres et du basalte, surgissent aujourd’hui roseaux, arbres et toute une économie de loisirs (baignade, locations de canoë… mais hors saison le calme reste la règle). On quitte à peine les pentes du Puy que déjà, la géologie raconte une nouvelle histoire.
Une aventure pour tous, à vivre au rythme du volcan
Dans la pratique, le site est particulièrement apprécié des familles, groupes ou promeneurs solitaires. Les enfants seront fascinés par les pierres aux couleurs étranges, la forme du cratère, et parfois, en chemin, quelques vaches paissant dans les clairières. Les animaux de compagnie sont acceptés (attention en période de pâturage : laisse obligatoire !). Pour les photographes, lumière rasante et brouillards intermittents réservent de belles surprises — je me souviens d’un matin où tout sombrait dans la ouate, sauf le sommet, comme suspendu dans l’espace…
Points pratiques : accès, stationnement, adresses à proximité
Accès facile depuis Clermont-Ferrand (25 minutes) : suivre la D5, direction Saint-Genès-Champanelle et la voie Romaine. Parking gratuit en semaine, payant le week-end l’été sur certaines portions (prévoir petite monnaie).
- Pensez à la carte papier ou au GPS : le réseau fluctue, et la brume n’aide pas toujours l’orientation.
- Toilettes sèches sur le parking principal, rien sur le parcours.
- Boulangerie et petits commerces dans le village en contrebas (pains auvergnats à tester).
- Nombreuses aires de pique-nique ombragées à l’entrée du sentier.
Petit conseil : jamais laissé mon vélo au parking sans l’attacher — pas de souci à signaler, mais la précaution est une compagne fidèle. Pour prolonger la journée, on peut aussi coupler la randonnée avec un saut au lac d’Aydat (10 minutes en voiture), pour la baignade ou la sieste dans l’herbe.
Immersion sensorielle au Puy de la Vache : ouvrir les yeux, les narines, les oreilles
Ce que l’on retient rarement sur les dépliants : l’odeur presque métallique du sable volcanique quand la pluie vient de tomber. Le froissement du sous-bois, les pas feutrés sur la mousse détrempée, ce goût de pain aux noix grignoté avec vue sur les orgues basaltiques. Parfois, à l’automne, une brume surgit du cratère, imbibe les pins et fait claquer le silence dans l’air comme un drap frais. C’est dans ces détails — la lumière du sud sur la cheire, le cri bref d’un geai, la peau froide de la pierre au toucher — que se niche, je crois, la poésie vraie de ce volcan oublié des foules.
Envie d’ailleurs, ici : comment le Puy de la Vache réenchante notre façon de voyager
On cherche parfois l’exotisme à des milliers de kilomètres, alors qu’il attend, là, à portée de pied. Le Puy de la Vache offre ce privilège : celui de s’étonner d’un paysage pourtant familier, d’apprendre à reconnaître un pin sylvestre parmi mille, d’observer la patience de la mousse sur une coulée vieille de huit millénaires. Loin du tourisme pressé, c’est une invitation à ralentir, à donner du temps au regard, à échanger un sourire avec d’autres marcheurs. On repart de là les poches pleines de scories et la tête un peu neuve. Qui sait, c’est peut-être ça, la vraie aventure ?
Pas besoin de fuir pour dépayser. Il suffit de marcher – lentement – sur la lave du Puy de la Vache. Installez-vous, prenez le temps. Et, qui sait, venez partager vos impressions — ou vos plus beaux silences — sur le blog.
FAQ : Vos questions sur le Puy de la Vache
Quelles randonnées peut-on faire au Puy de la Vache ?
Plusieurs circuits adaptés à tous les niveaux : tour court du cratère (3,5 km), boucle jusqu’au Puy de Lassolas (6 km), descente vers la cheire ou jusqu’au lac d’Aydat pour les plus motivés. Les itinéraires sont bien balisés et offrent tous des points de vue spectaculaires.
Les chiens sont-ils acceptés sur le site ?
Oui, les animaux sont les bienvenus s’ils sont tenus en laisse. En période de pâturage (généralement de mai à septembre), une vigilance accrue s’impose, pour le respect des troupeaux.
Quelle est la meilleure saison pour visiter le Puy de la Vache ?
Toute l’année : le printemps pour la flore, l’été pour la lumière tôt ou tard, l’automne pour les couleurs et la brume, et l’hiver pour le calme et parfois la neige. Seule contrainte : surveillez la météo, les sentiers peuvent devenir glissants.
Le site est-il adapté aux enfants ou aux personnes peu sportives ?
Le tour du cratère reste accessible à tous, y compris aux familles avec enfants. Quelques passages raides mais courts. Pour les poussettes ou fauteuils, l’accès reste difficile (sentiers naturels uniquement).
Y a-t-il des commodités ou des services sur place ?
Un parking, des toilettes sèches à l’entrée principale, des aires de pique-nique. Aucune restauration sur le parcours : privilégiez un panier maison ou faites halte à Saint-Genès-Champanelle.